L’été est la période idéale pour s’essayer à la motricité libre avec bébé. Connaissez-vous cette méthode qui permet à l’enfant de découvrir son corps et ses possibilités, en le laissant libre de ses mouvements ?
La motricité libre : liberté et autonomie pour votre bébé.
Qu’est-ce que la motricité libre ?
La motricité libre consiste à laisser l’enfant libre de ses mouvements afin de lui permettre d’explorer son corps et de se développer en toute confiance. Cela signifie laisser votre enfant libre de tous ses mouvements et cela dès la naissance.
L’histoire derrière le concept de motricité libre.
Le concept de motricité libre a été inventé par le Dr Emmi Pikler, une pédiatre hongroise, dans les années 1960. Chargée de diriger une pouponnière accueillant des enfants âgés de quelques semaines à trois ans, l’Institut Loczy, le Dr Pikler découvrit que le développement moteur s’acquiert naturellement et dans un ordre précis.
En effet, le développement moteur de l’enfant est une programmation biologique. Ce qui signifie que les bébés sont capables de découvrir seuls de nouvelles positions et de se mouvoir, sans que les adultes interviennent dans ces acquisitions. Les études du Dr Pikler ont permis de grandes avancées sur le développement des enfants et sont dorénavant repris et appliqués dans de nombreux lieux d’accueil du jeune enfant.
Les grands principes de la motricité libre :
Un des points primordiaux est qu’il ne faut jamais empêcher un enfant de se mouvoir, ni mettre un enfant dans une position qu’il n’a pas encore acquise. Pour le Dr Pikler, les aider est bien plus souvent néfaste que productif car cela favorise la mise en place de mauvaises habitudes ou postures. Pour elle, le corps se construit étape par étape, chacune sollicitant certains muscles et articulations en particulier, afin de préparer les prochaines.
C’est pourquoi on laisse les enfants évoluer en toute autonomie, au gré de leurs envies et capacités, chacun allant à son propre rythme. Et ne vous en faites pas si votre bébé vous semble moins avancé que ses camarades du même âge, il finira tôt ou tard par franchir toutes ces étapes, puisque c’est inscrit dans ses gènes !
La motricité libre en images : c’est par ici !
Quels sont les avantages de la motricité libre pour bébé ?
C’est avant tout une façon plus respectueuse d’accompagner son enfant dans son développement moteur puisqu’on est réellement à l’écoute du rythme, des besoins et de l’éveil de celui-ci.
En effet, on n’intervient pas dans l’acquisition d’une nouvelle étape et on n’installe jamais son enfant dans une position qu’il ne maîtrise pas seul. Ainsi, on n’assoit pas bébé avant qu’il ne soit capable de le faire seul, on ne l’aide pas à marcher en le tenant par la main etc … On se contente de lui donner les moyens d’explorer par lui-même ses capacités propres et les schèmes de mouvements sans trop intervenir ni le sur-stimuler.
En plus de lui donner confiance en lui-même, cela contribue à développer son autonomie et son sentiment de sécurité. Et quel bonheur pour les parents de voir ce que leur tout petit est capable de réaliser sans intervention de leur part !
Quelles précautions prendre pour laisser bébé évoluer en autonomie ?
Bien entendu, pratiquer la motricité libre avec son enfant ne veut pas dire le laisser faire n’importe quoi. Il faut bien entendu le surveiller et l’accompagner dans ses découvertes tout en s’assurant de sa sécurité. Cela veut dire également qu’il faut sécuriser le périmètre laissé à disposition : fermer les placards dangereux, protéger les coins pointus, ne pas laisser accès aux escaliers sans surveillance, mettre des protections dans les prises électriques, etc…
En motricité libre, il est déconseillé d’utiliser du matériel de puériculture qui entraverait la libre motricité de bébé : transat, « siège » pour bébé, anneau de bain, parc… ou même trotteur.
En savoir plus sur l’usage du trotteur chez les enfants : mon article.
Cependant, tout le monde sait qu’entre la théorie et la pratique, il peut y avoir un monde !
Vous devez simplement adapter cette pédagogie à votre propre situation en ayant simplement pour objectif de ne pas abuser de ce type de matériel. Par exemple, si vous devez vous absenter de la pièce et que vous avez un chien très turbulent, il est tout à fait compréhensible que vous utilisiez un parc. Idem si vous avez commencé la diversification et que votre petit ne tient pas encore parfaitement assis tout seul, le transat sera bienvenu.
Comment pratiquer la motricité libre à la maison ?
Véritable courant d’éducation pour certains, effet de mode pour d’autres, il n’en reste pas moins que la motricité libre apporte de nombreux bienfaits à bébé ! C’est l’été, c’est les vacances, vous êtes plus disponible, alors pourquoi ne pas essayer pour vous faire votre propre idée ?
Au quotidien, on vit comment avec un bébé libéré, délivré ?
Appliquer la motricité libre à la maison est plus facile qu’il n’y parait.
La majeure partie du temps, on laisse bébé au sol (sur un tapis ou une couverture) pour le laisser prendre conscience de ses points d’appui. Vous pouvez aussi le mettre sur le ventre pendant ses périodes d’éveil pour éviter que sa tête ne soit aplatie par une position allongée prolongée !
Puis, équipez-vous d’un portique ou de jouets pour l’éveiller, afin qu’il essaie de les attraper, de se retourner, etc. 3 ou 4 suffisent amplement pour titiller sa curiosité sans tomber dans l’excès de stimulation.
Et si vous êtes en déplacement, sachez qu’un tout petit peut s’amuser avec tout et surtout n’importe quoi. En effet, donnez lui un rouleau de papier toilette, une bouteille en plastique vide ou même un carton et il pourra y passer des heures !
Le reste se mettra en place au fur et à mesure. Votre enfant apprendra à tenir des jouets, se retourner, pivoter, ramper, s’asseoir, faire du 4 pattes, se lever, marcher, courir…
Le principal challenge que vous aurez à relever au quotidien sera de trouver le juste milieu entre la liberté de mouvement et de prise d’initiative de votre petit, ses besoins propres et les contraintes pratico-pratiques de votre lieu d’habitation et /ou du rythme familial.
La motricité libre, en résumé, c’est :
Créez un environnement sécurisé pour permettre à votre enfant d’y évoluer en toute quiétude.
Privilégiez un espace au sol adapté et éviter d’utiliser du matériel de puériculture limitant ses mouvements (transats, trotteur/youpala, parc etc).
Privilégiez des vêtements et des chaussures adaptés, pour que ceux-ci n’entravent pas ses mouvements. Ils doivent être souples et amples pour leur permettre de bien sentir leurs appuis et les sensations du corps.
Permettez à votre enfant d’explorer l’espace pour ressentir ses sensations corporelles et d’expérimenter ses limites ainsi que celles de son environnement.
Offrez- lui un environnement riche en expériences sensorielles (écouter, regarder, toucher, sentir, goûter, ressentir) et motrices. Pour cela, le Nido Montessori peut être un très bon point de départ.
Laissez votre enfant évoluer à son rythme. Ne forcez pas les acquisitions et ne blâmez pas les éventuelles régressions.
Évitez, autant que faire se peut, de le mettre dans une position qu’il n’a pas acquise seul, dont il ne peut changer en autonomie ou qui entrave ses mouvements.
3 exercices de motricité à faire avec bébé.
Comme nous venons de le voir, en motricité libre, inutile de vouloir aller trop vite. Pour autant, vous pouvez tout à fait accompagner votre enfant dans son développement moteur de façon un peu plus interactive grâce à des exercices adaptés et ludiques. Ici, pas question de le brusquer mais plutôt de suivre son évolution, sans trop en faire.
Les bulles de savon
Comment ? Rien de plus simple : prenez un tube de bulles à savon et soufflez, non loin de votre bébé. Son attention sera focalisée sur le déplacement des bulles et cela l’aidera dans sa perception de l’espace. Cela travaillera également son sens du toucher et sa vue.
Pour qui ? Dès le plus jeune âge. Pour les plus grands, c’est aussi une activité sympathique à l’heure du bain.
Le tapis volant
Comment ? C’est un exercice pour les enfants qui tiennent assis tout seuls. Prenez un drap ou un tapis et asseyez votre enfant dessus. Tirez ensuite doucement le drap pour le déplacer à travers la maison. Essayez de varier les rythmes et les directions pour le forcer à trouver son équilibre en mouvement, et ainsi renforcer sa sangle abdominale.
Pour qui ? Les enfants qui tiennent assis.
La swiss ball
Comment ? Vous installez bébé à plat ventre sur votre Swiss Ball et le maintenez bien au niveau des hanches. En effectuant des mouvements de bascule sur le ballon, vous l’aider à développer son équilibre et à mieux percevoir son corps. En poussant sur ses bras ou ses jambes, votre petit travaillera aussi son tonus musculaire.
Variante : si votre enfant tient déjà assis, vous pouvez reproduire le même exercice en l’installant assis et en le tenant par la taille.
Pour qui ? Pour les petits qui ne marchent pas encore, ceux qui rampent… et pour ceux qui tiennent assis puis debout. C’est un exercice évolutif !
Conclusion
La motricité d’un bébé se développe de manière incroyable entre 0 et 3 ans ! Grâce à la répétition de différents mouvements, il développe son tonus musculaire ainsi que ses mouvements : il parvient à tenir sa tête, son dos, à rouler, à se mettre assis, à se tenir debout… sans que ses parents ou un adulte n’interviennent plus que ça.
La motricité libre, partant de ce constat, propose aux parents d’accompagner leur enfant dans son développement sans pour autant brûler les étapes de son évolution psychomotrice. Une méthode à tester si vous voulez que votre enfant prenne conscience de son corps et se développe, à son rythme et tout en harmonie.
Vous avez des questions ou envie de partager votre expérience au sujet du torticolis ? Laissez-moi un commentaire !